ANSES - Le Magazine

December 2020

Numéro 91 Spécial Maladies Animales Réglementées et Emergentes (MRE)

Au sommaire

Articles

Article [MRE] Bilan de la surveillance de la brucellose porcine en France en 2016

Comme pour les années précédentes, la surveillance de la brucellose porcine en 2016 a reposé principalement sur une surveillance événementielle. Cinq suspicions ont été rapportées : quatre en élevage plein-air (dont deux à la suite de l’apparition de signes cliniques évocateurs de la maladie (avortements) et deux dans le cadre d’une suspicion sérologique), et une en élevage hors-sol (à la suite d’une baisse de prolificité). Les deux suspicions cliniques en élevage plein air (départements du Gers et du Morbihan) ont été confirmées comme étant des foyers de brucellose dus à Brucella suis biovar 2, ce qui a conduit à la prise d’un APDI [arrêté préfectoral portant déclaration d’infection] pour chaque foyer. Les autres suspicions ont été infirmées.

Article [MRE] Fièvre catarrhale ovine en 2016 : circulation du sérotype 8 en France continentale et re-émergence du sérotype 4 en corse

Le virus de la FCO de sérotype 8 a de nouveau été détecté en France continentale en septembre 2015. En 2016, 1 456 foyers ont été détectés, soit dix fois plus qu’en 2015. La découverte de ces nouveaux foyers a fait évoluer la zone réglementée laissant en zone indemne uniquement 9 départements du nord et de l’ouest de la France. La quasi-totalité des foyers a été détectée dans le cadre des tests réalisés pour permettre la sortie des animaux mouvements de la zone réglementée. Comme en 2015, très peu d’animaux ont présenté des signes cliniques.

Une surveillance programmée a été mise en place en période hivernale (période d’inactivité vectorielle) pour permettre la reconnaissance des zones saisonnières indemnes (ZSI) puis une autre a été mise en place en période d’activité vectorielle dans les départements en zone indemne (ZI) et en pourtour de la ZI afin de connaitre l’évolution de la distribution géographique du virus et pourvoir maintenir la ZI. Ces différents dispositifs ont permis de faciliter les échanges commerciaux avec l’UE et les pays tiers.

En Corse, le sérotype 1 n’a plus été détecté depuis juin 2014. En complément de la vaccination obligatoire vis-à-vis du sérotype 1, la vaccination a également été rendue obligatoire vis-à-vis du sérotype 4 suite aux foyers de sérotype 4 détectés en Sardaigne en janvier 2016. Un foyer de FCO à sérotype 4 a été détecté en décembre 2016 en Corse-du-sud suite à l’apparition de signes cliniques évocateurs de la FCO chez neuf brebis. Les mesures de gestion sont restées inchangées étant donné que la Corse était déjà en territoire réglementé vis à vis de ce sérotype.

Article [MRE] Maintien du statut indemne de maladie d’Aujeszky en France continentale et sur l’Île de la Réunion en 2016

Cet article présente les résultats de la surveillance programmée et événementielle de la maladie d’Aujeszky chez les porcs domestiques et sangliers d’élevages en France continentale et dans l’île de la Réunion en 2016. Les cinq suspicions sérologiques relevées durant l’année et l’unique suspicion clinique ont toutes été infirmées. Ces résultats favorables ont permis le maintien du statut indemne de maladie d’Aujeszky de la France continentale et sur l’île de la Réunion en 2016. Cependant, bien qu'aucun cas de maladie d'Aujeszky n'ait été identifié en 2016 chez les porcs domestiques et sangliers d’élevages, le maintien de la vigilance de l’ensemble des acteurs reste une priorité, notamment en raison de la circulation du virus dans les populations de sangliers sauvages.

Article [MRE] Bilan de la vigilance à l’égard des pestes porcines classique et africaine en France en 2016

Dans un contexte épidémiologique où la peste porcine africaine (PPA) est présente depuis 2014 dans certains États Membres de l’Est de l’Union Européenne (Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie), et où la peste porcine classique (PPC) est toujours présente au sein de la population de sangliers sauvages en Lettonie, la démonstration du statut indemne de la France vis-à-vis de ces deux maladies et la détection précoce d’une émergence restaient les principaux objectifs de la surveillance menée en 2016.

Comme les années précédentes, la vigilance à l’égard de la PPC a reposé sur une surveillance programmée et sur une surveillance événementielle. La surveillance programmée est réalisée par sérologie en élevage de sélection-multiplication, et par sérologie et virologie à l’abattoir. La surveillance du cœur de l’ancienne zone infectée de PPC chez les sangliers dans l'Est de la France s’est poursuivie en 2016, basée sur la collecte volontaire d’échantillons pour analyse sérologique des sangliers tués à la chasse et l’analyse virologique des sangliers trouvés morts en nature.

La vigilance à l'égard de la PPA a reposé sur une surveillance événementielle.

Ainsi, en 2016, la surveillance programmée des pestes porcines chez les porcs domestiques et les sangliers en élevage a engendré six arrêtés préfectoraux de mise sous surveillance (APMS) tandis que la surveillance événementielle a abouti à un APMS. Par ailleurs, deux suspicions ont été enregistrées dans le cadre de la surveillance événementielle des pestes porcines chez des sangliers sauvages. Aucune de ces suspicions n’a été confirmée.

Article [MRE] Bilan de la surveillance de l’Influenza aviaire et de la maladie de Newcastle en France en 2016

La France a perdu le statut indemne vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement et faiblement pathogène (IA HP et FP) au sens du code sanitaire de l’OIE en novembre 2015 suite à une épizootie d’IA HP et FP H5 qui a affecté 93 élevages de volailles jusqu’en avril 2016. Cette première épizootie a entraîné un plan d’assainissement par vide sanitaire de la filière palmipède gras du Sud-Ouest, accompagné d’un renforcement de la surveillance programmée pour contrôler l’efficacité des mesures de lutte. Une seconde épizootie, due à un virus IAHP H5N8 introduit en Europe par des oiseaux sauvages migrateurs, est survenue dans le sud-ouest de la France à partir de novembre 2016. Contrairement à la première épizootie, cette seconde crise a aussi affecté la faune sauvage, comme l’a montré la surveillance événementielle renforcée. Ces deux épisodes épizootiques successifs ont confirmé l’importance de la surveillance événementielle pour la détection précoce des foyers sauvages et domestiques et le rôle clé de la surveillance programmée en élevage dans le contrôle des mesures de lutte mises en place. Les résultats 2016 de la surveillance événementielle de la maladie de Newcastle/ paramyxovirose du pigeon montrent que les virus APMV1 virulents continuent de circuler sur un mode enzootique dans la faune sauvage et chez les Colombiformes domestiques, rappelant l’importance de la vaccination chez ces oiseaux comme outil de maîtrise de la maladie.

Article [MRE] Bilan de la surveillance des maladies règlementées et troubles de l’abeille mellifère Apis mellifera pour l’année 2016

L’État met en œuvre ou subventionne deux catégories de dispositifs de surveillance chez l’Abeille domestique Apis mellifera :

– des dispositifs de surveillance de dangers sanitaires catégorisés de l’abeille tels que Paenibacillus larvae (agent de la loque américaine), Nosema apis (agent de la nosémose), Tropilaelaps spp. (agent de la tropilaelose), Aethina tumida (petit coléoptère des ruches), Vespa velutina (frelon à pattes jaunes) et Varroa destructor (agent de la varroose). Les résultats de ces dispositifs pour l’année 2016 confirment l’absence de Tropilaelaps spp. et d’A. tumida sur le territoire national, la présence enzootique de la loque américaine et de V. destructor (excepté sur certaines îles) et la progression de l’aire de répartition du frelon asiatique (onze nouveaux départements colonisés). La prévalence de la nosémose à N. apis reste faible puisque aucun foyer n’a été confirmé en 2016.

– un dispositif de surveillance des mortalités massives aiguës.

Afin de renforcer la surveillance sanitaire apicole, plusieurs dispositifs sont en cours d’élaboration dans le cadre de la Plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale. Il s’agit de dispositifs de surveillance programmée concernant V. destructor et A. tumida, et d’un dispositif de surveillance syndromique : l’Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’Abeille mellifère (OMAA). Le déploiement de ce dernier dispositif a été mis en œuvre à titre expérimental à partir de 2017 dans plusieurs régions pilotes.

Article [MRE] Etat des lieux de l’anémie infectieuse des équidés (AIE) en France en 2016

Le virus de l’anémie infectieuse des équidés est l’agent étiologique responsable de la maladie du même nom. Il appartient à la famille des Retroviridae et il est responsable d’une infection persistante de l’équidé qui devient alors un réservoir du virus. Tout équidé infecté présente un risque infectieux pour ses congénères et cela même en absence de signes cliniques évocateurs. La réglementation impose que tout équidé trouvé séropositif soit isolé et euthanasié afin d’éviter toute dissémination du virus. Les dispositifs de surveillance évènementielle et les dépistages effectués dans le cadre de la surveillance programmée ont conduit à la réalisation de 15 419 analyses en 2016 par le réseau de laboratoires agréés. Toutes les analyses réalisées en 2016 étaient négatives.

Article [MRE] Bilan de la surveillance de la rage animale en France : 13 cas détectés en 2015 et 2016

Depuis que la France métropolitaine a été officiellement déclarée indemne de rage en 2001, les cas rapportés sont principalement limités aux chauves-souris autochtones et aux carnivores domestiques illégalement importés sur le territoire en phase d’incubation. Comme les années précédentes, le réseau d’épidémiosurveillance de la rage est principalement tourné vers la surveillance de la rage des carnivores domestiques et des chiroptères. Au cours des années 2015 et 2016, treize cas de rage ont été identifiés : 11 sur des sérotines communes (portant à 78 le nombre de cas de rage identifiés chez des chiroptères depuis 1989) et deux sur des chiens (dont un cas dans les DROM-COM). La détection annuelle sur le territoire métropolitain de chauves-souris infectées, l’identification récurrente de cas de rage animale d’importation et la découverte de nouvelles espèces de lyssavirus soulignent la nécessité de maintenir et de renforcer la surveillance épidémiologique dans toutes les régions françaises ainsi que le sensibilisation et communication auprès du grand public.

Article [MRE] Bilan de la surveillance réglementée et facultative de l’IBR en France en 2015-2016 : un dispositif réglementaire de lutte renforcé

La rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) est une maladie virale, provoquée par l’herpesvirus bovin de type 1 (BHV-1) qui possède un tropisme principalement respiratoire et génital. Dans l’élevage français, l’infection reste le plus souvent asymptomatique et la maladie présente un enjeu essentiellement commercial pour le marché national et international. La campagne 2015-2016 de surveillance de la rhinotrachéite infectieuse bovine a permis d’observer, à l’échelle des élevages, une prévalence nationale de 8,6 % (en légère baisse par rapport à la campagne précédente) et une incidence qui s’élève à 1,6 % (également en baisse par rapport à la campagne précédente). La proportion de cheptels sous appellation « indemne d’IBR » (qualification facultative) atteint 69,3 % au 31 mai 2016. Les mesures pour accélérer le processus d’éradication prises en application de l’arrêté du 31 mai 2016 sont en cours de déploiement et les gestionnaires disposent d’outils diagnostiques de deuxième intention dont la spécificité a été améliorée.

Article [MRE] Situation épidémiologique favorable pour l’hypodermose bovine en France en 2016

Durant la campagne 2015-2016, les dispositifs de surveillance de l’hypodermose bovine par analyses sérologiques et contrôles visuels ont porté sur un effectif proche de 5 % du cheptel bovin français (8  250 cheptels).

Aucun foyer n’a été mis en évidence : la situation épidémiologique de la France était très favorable sur cette période.

Dans ce contexte il serait pertinent d’envisager un ajustement de l’échantillonnage pour optimiser les coûts. L’échantillonnage concernerait des zones de dimension plus grande pouvant être les grandes Régions.

Bien que la situation se soit nettement améliorée dans les zones frontalières, celles-ci restent des zones à risque de réintroduction, du fait de l’absence de plans de lutte collectifs connus dans les pays limitrophes, de l’absence de barrières naturelles, et/ou de la proximité entre troupeaux français et de pays voisins en zone d’estive. Dans ce contexte, la surveillance de l’hypodermose resterait renforcée dans ces zones.  

Article [MRE] La surveillance entomologique des populations de Culicoides en France continentale pendant la période supposée d’inactivité vectorielle, Automne-Hiver 2016-2017

Comme suite à la réémergence du sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine (FCO)ovine en septembre 2015, un nouveau dispositif de surveillance entomologique des populations de Culicoides a été déployé en France continentale à l’automne-hiver 2016-2017, pour la deuxième année consécutive. Cette surveillance entomologique a permis de déterminer avec succès les périodes d’inactivité vectorielle relatives aux 24 zones de piégeage définies sur le territoire continental. Les informations issues de ce dispositif couplées à une surveillance de la circulation virale ont permis de déclarer jusqu’à seize départements de la zone réglementée en zones saisonnièrement indemnes (ZSI) sur des durées variables.

Article TUBERCULOSE BOVINE : BILAN ET EVOLUTION DE LA SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE ENTRE 2015 ET 2017 EN FRANCE METROPOLITAINE

Entre 2015 et 2017, le système de surveillance de la tuberculose bovine a permis d’identifier 286 foyers en France métropolitaine et de récolter des informations sur la situation sanitaire de l’infection. Ainsi, si l’incidence est stable et concerne 0,05 % des troupeaux bovins, la prévalence continue d’augmenter faiblement pour atteindre 0,1 % en 2017, reflétant une situation nationale préoccupante. Il existe cependant une forte hétérogénéité entre les quatre zones d’enzooties qui concentrent la majorité des foyers : le Sud-Ouest (206), Corse (29), la Côte-d’Or (27) et la Normandie élargie au département de l’Eure-et-Loir (12). Ces quatre zones d’enzootie sont caractérisées par des contextes et des situations épidémiologiques variées. Ainsi, si cette infection reste rare, il convient de renforcer les efforts de surveillance et de lutte pour identifier et assainir les dernières poches d’enzootie, notamment dans le Sud-Ouest de la France.

Article TUBERCULOSE BOVINE : BILAN GENOTYPIQUE DE M. BOVIS A L’ORIGINE DES FOYERS BOVINS ENTRE 2015 ET 2017 EN FRANCE METROPOLITAINE

Le génotypage de souches de Mycobacterium bovis fournit des informations qui permettent de suivre la transmission de la tuberculose bovine dans l’espace et dans le temps. Les génotypes de M. bovis de foyers bovins en France entre 2015 et 2017 ont été identifiés par spoligotypage et typage VNTR (Variable Number Tandem Repeat). Parmi les 273 souches étudiées, 21 génotypes ont pu être différenciés, dont deux représentaient plus de la moitié des souches. En règle générale, la régionalisation des génotypes demeure une caractéristique clef. Comme décrit précédemment, on a pu mettre en évidence pendant cette période la présence de génotypes classiques en France, mais également ceux à apparition intermittente, ainsi que des génotypes décrits plus récemment et d’origine inconnue, ou encore d’autres introduits de pays voisins. Cette grande variabilité génétique couplée à la forte régionalisation de certains génotypes fait du typage moléculaire un outil performant pour établir des hypothèses sur l’origine des foyers de tuberculose bovine en France.

Article SYLVATUB : BILAN 2015-2017 DE LA SURVEILLANCE DE LA TUBERCULOSE DANS LA FAUNE SAUVAGE

Le dispositif de surveillance de la tuberculose bovine dans la faune sauvage en France, appelé Sylvatub, permet depuis 2011 de suivre l’évolution de l’infection au sein de la faune sauvage. Entre 2015 et 2017, près de 15 000 animaux sauvages sensibles (blaireaux, sangliers et cervidés) ont été collectés dans ce cadre ; 400 animaux ont été confirmés infectés. Cette surveillance est complémentaire à la surveillance de la tuberculose bovine dans les élevages, puisque la majorité des animaux sauvages infectés a été identifiée en relation avec la présence de l’infection chez les bovins.